Astrologie

L'astrologie est un ensemble de croyances et de pratiques fondées sur l'interprétation symbolique des correspondances entre les configurations célestes (la position et le mouvement des planètes du système solaire) et les affaires humaines, collectives ou individuelles.

 

 

 

Sur le plan historique, l'astrologie remonte au moins au IIe millénaire avant l'ère dite commune. Son origine serait dans les tentatives de prédiction des changements saisonniers et d'interprétation des cycles célestes comme des signes de communication divine.

 

De nombreuses cultures ont accordé de l'importance aux événements astronomiques, et certaines ; comme les hindous, les Chinois et les Mayas ; ont mis au point des systèmes élaborés pour prévoir les événements terrestres à partir des observations célestes.

 

L'astrologie occidentale, l'un des plus anciens systèmes astrologiques encore en usage, a son origine en Mésopotamie entre le XIXe siècle et le XVIIe siècle avant l'ère chrétienne. Elle s'est propagée ensuite au monde hellénistique puis à la Rome antique, au monde arabe et finalement à l'Europe centrale et occidentale.

 

L'astrologie occidentale contemporaine est le plus souvent associée à des systèmes d'horoscopes qui expliquent les aspects de la personnalité d'une personne et prédire des événements significatifs dans leur vie future en fonction de la position des objets célestes.

 

Tout au long de son histoire, l'astrologie a appartenu à une tradition savante et était courante dans les milieux universitaires, souvent en relation étroite avec l'astronomie, l'alchimie, la météorologie et la médecine.

 

Elle avait une forte influence sur les milieux politiques. Elle est mentionnée dans divers ouvrages littéraires, de Dante Alighieri et Geoffrey Chaucer à William Shakespeare, Lope de Vega, et Calderón de la Barca.

 

Sur le plan sociologique, les croyances associées à l'astrologie sont encore très populaires.

 

Parallèlement à l'astrologie occidentale, des systèmes différents ont été élaborés en Chine et en Amérique précolombienne mais seules les astrologies d'origine mésopotamienne et chinoise ont perduré jusqu'à nos jours.

 

Tous les systèmes d'astrologie actuellement connus dérivent d'un de ces deux systèmes (ou des deux, cas de l'astrologie tibétaine).

 

Universum - Camille Flammarion - Gravure sur bois - 1888

 

Le mot astrologie vient du latin astrologia, lui-même dérivé du grec ancien ἀστρολογία, composé de ἄστρον (astron) au sens de : astre, étoile et de λόγος (logos)  au sens de : parole, discours. Étymologiquement, l'astrologie est donc le discours sur les astres.

 

Ces astres sont le Soleil, la Lune et les planètes du système Solaire. Ils sont dits errants par opposition aux astres dits fixes ; les étoiles proprement dites.

 

Lors de la création de l'astrologie, ces astres sont tous visibles à l'œil nu et sont au nombre de sept.

 

L'astrologie va intégrer les découvertes des XVIIIe et XIXe siècles et ajouter les planètes Uranus (1781) et Neptune (1846).

 

En 1930, est aussi ajoutée Pluton, considérée lors de sa découverte comme une planète ; elle sera retirée de la liste des planètes en 2006.

 

Astrologie & Astronomie

 

Les astronomes grecs de l'Antiquité faisaient clairement la différence entre astronomie et astrologie. Ptolémée traite d'astronomie et d'astrologie dans deux ouvrages distincts, respectivement l'Almageste et le Tetrabiblos.

 

L'astrologie s'est toujours nourrie des découvertes de l'astronomie.

 

En effet, l'astrologie se fonde sur des calculs astronomiques afin de déterminer les positions des corps célestes et d'établir les thèmes astraux. Elle souhaite donc utiliser les éphémérides les plus précises possible.

 

Avant la diffusion à grande échelle de ces éphémérides ou des logiciels qui les incluent, l'astrologue devait lui-même, souvent à l'œil nu, déterminer les positions des astres. Il lui fallait donc être astronome avant de prétendre être astrologue.

 

Histoire

Proche-Orient et Europe

 

Pour l'observateur contemporain comme pour ceux du paléolithique, le ciel nocturne est une source de questionnement.

 

L'astrologie serait née de correspondances supposées entre les mouvements célestes et des phénomènes terrestres (saisons, marées, etc.) conduisant à théoriser des liens de cause à effet entre eux et parfois à diviniser les corps célestes.

 

L'idée d'une correspondance symbolique entre la configuration céleste et les affaires du monde a progressivement conduit à la construction d'un symbolisme astrologique.

 

Cette correspondance n'est d'ailleurs pas toujours analysée comme une influence des astres sur les affaires du monde (par laquelle l'humain ou les circonstances seraient déterminés par la position des astres, l'interprétation la plus populaire de l'astrologie), mais comme un miroir céleste des affaires du monde, qui ne l'influence pas mais le reflète, une lecture de la vie offerte aux hommes par les forces de la nature.

 

Son support étant les astres, l'astrologie est l'une des pratiques divinatoires particulièrement répandues dans l'histoire des cultures. On peut ainsi citer l'existence spécifique d'astrologies maya, arabe, égyptienne, chinoise, indienne et bien sûr occidentale.

 

Horloge astrologique de Venise

 

Archéoastronomie

L’archéoastronomie, appelée aussi paléoastronomie, résulte de la combinaison d’études astronomiques et archéologiques. Elle revêt deux facettes : d’une part elle cherche à expliquer les observations astronomiques passées, à la lumière des connaissances actuelles ; d’autre part, associée à des études archéologiques et ethnologiques, l’ethnoastronomie tente d’interpréter et de préciser un possible usage astronomique de constructions anciennes tels que les mégalithes ou les géoglyphes de Nazca. Dans un contexte inverse, elle peut contribuer à l'astronomie ordinaire qui peut trouver dans des textes anciens des mentions d'événements astronomiques.

 

La Nébuleuse du Crabe, vestige de l'explosion d'une supernova, observée en 1054

 

Supernovæ historiques

Les « étoiles invitées », ou les objets similaires à des étoiles qui apparaissent dans le ciel nocturne, intéressaient beaucoup les Chinois qui les répertoriaient consciencieusement, et plus tard, toutes les civilisations s'intéressant à l'astronomie. L’astronomie actuelle a pu parfois associer ces objets à des évènements célestes transitoires tels que des comètes ou des supernovæ. On connaît à l'heure actuelle huit événements historiques répertoriés pouvant vraisemblablement correspondre à des supernovæ, datant respectivement de 185, 386, 393, 1006, 1054, 1181, 1572, 1604, auxquelles s'ajoute une supernova dont l'explosion remonte à la seconde moitié du XVIIe siècle, sans doute aux alentours de 1667, mais qui n'a pas été observée. De ces huit événements, cinq d'entre eux (1006, 1054, 1181, 1572 et 1604) sont considérés avec certitude comme ayant été des supernovæ, deux d'entre eux (185, 393) sont considérés comme probables du fait de l'identification considérée comme fiable du rémanent associé à la supernova, et une (386) est considéré comme possible, le rémanent n'ayant pas été identifié avec certitude du fait des incertitudes de la position exacte de l'étoile invitée.

  • SN 185, dans la constellation du Centaure, est mentionnée uniquement dans des textes chinois. Sa position n'est pas donnée avec une grande exactitude, mais se situe probablement entre les étoiles α et β du Centaure. Quatre rémanents brillants de supernovæ ont été identifiés dans cette région, parmi lesquels G315 semble être le plus probable.
  • SN 386, dans la constellation du Scorpion, et SN 393, dans la constellation du Sagittaire, ont été observées par les astronomes chinois, et dont les rémanents n'ont pas été identifiés de façon certaine, en particulier pour SN 386.
  • SN 1006, dans la constellation du Loup, est probablement la supernova historique la plus brillante des temps historiques. Son éclat était tel que son observation a été rapportée par tous ceux qui vivaient suffisamment au sud pour pouvoir l'observer. Elle a été visible pendant plus d'une année.
  • SN 1054, dans la constellation du Taureau, est la supernova qui a donné naissance à la nébuleuse du Crabe. La supernova, observée en 1054 en Chine et en Europe, a été retrouvée au XVIIIe siècle par Charles Messier qui en a fait le premier objet de son catalogue. La connaissance exacte de l'âge du pulsar du Crabe permet de confronter les observations actuelles aux modèles de pulsars jeunes, notamment par la mesure du ralentissement de sa rotation.
  • SN 1181, dans la constellation de Cassiopée, a été observée au mois d'août 1181 par des astronomes chinois et japonais. Elle est restée visible plus de six mois.
  • SN 1572, dans la constellation de Cassiopée, dite supernova de Tycho, a été observée par Tycho Brahe le 11 novembre 1572, mais il semble qu'il n'ait pas été le premier à l'observer, devancé au moins par W. Schuler de cinq jours.
  • SN 1604, dans la constellation d'Ophiuchus, dite supernova de Kepler, découverte par Johannes Kepler le 9 octobre 1604, demeure à ce jour la dernière explosion de supernova située dans la Voie lactée à avoir été observée.
  • SN 1667, dans la constellation de Cassiopée, est la supernova historique la plus mystérieuse ... Car elle n'a pas été observée à l'époque de son explosion. Ce n'est qu'en 1947 que son rémanent a été observé dans le domaine radio, celui-ci étant en fait une des sources radio les plus intenses du ciel. La raison pour laquelle la supernova n'a pas été observée dans le domaine visible à l'époque de son explosion (estimée à 1667, mais parfois datée de 1680 car l'astronome John Flamsteed pourrait y avoir fait référence cette année-là) n'est pas connue à ce jour.

Il existe également d'autres mentions d'étoiles invitées, en -532, -204, -134, -77, -76, -48, -47, -5, 61, 64, 70, 85, 101, 107, 125, 126, 222, 247, 290, 304, 329, 369, 396, 402, 421, 437, 483, 537, 541, 561, 641, 684, 722, 829, 837 (deux fois), 877, 891, 900, 911, 1011, 1035, 1065, 1069, 1070, 1073, 1074, 1138, 1139, 1163, 1175, 1203, 1224, 1240, 1356, 1388, 1404, 1430, 1431, 1437, 1460, 1584 et 1592 (quatre fois), mais qui sont aujourd'hui considérées comme des novae ou des comètes.

 

Datation d'événements historiques par des événements astronomiques

Il est à l'inverse possible de dater précisément des événements historiques qui sont situés par rapport à des événements astronomiques dont la date peut être parfaitement reconstituée aujourd'hui, comme les éclipses de Soleil ou de Lune, ou le passage de certaines comètes (comète de Halley, notamment). L'exercice demeure difficile dans de nombreux cas. Il n'existe ainsi pas de consensus sur l'événement astronomique à l'origine de la fameuse étoile des Rois mages, mentionnée dans l'Évangile selon Matthieu qui aurait annoncé la venue au monde de Jésus-Christ. Plusieurs hypothèses ont été proposées, allant d'une occultation de Jupiter par la Lune en l'an -6, ou une triple conjonction Jupiter-Saturne la même année. Une conjonction Jupiter-Régulus en l'an -3 pourrait également correspondre à l'événement en question, mais sa description est trop peu précise pour que la question puisse être tranchée, d'autant qu'il n'y a pas d'autres témoignages disponibles sur cet événement. Les historiens et astronomes modernes considèrent que du fait de la nature légendaire du récit, il est douteux que l'étoile de Bethléem puisse fournir une quelconque indication sur l'année de naissance de Jésus.

 

En revanche, l'éclipse de Soleil prétendument prédite par Thalès en l'an -585 est parfaitement bien datée et permet de ce fait de situer précisément toute la chronologie de cette époque par rapport à notre calendrier.

 

Datation de phénomènes astronomiques par anciennes représentations: fresques et peintures murales préhistoriques

La Nébuleuse de Mérope, considérée comme un rémanent de supernova, pourrait bien avoir été vue, à l'époque de Sumer, comme une supernova, se présentant à ce moment-là comme un anneau d'étoiles soudainement très brillantes, autour d'un centre lumineux (qui ne l'est pas resté très longtemps, quant à lui, puisqu'il a explosé). On peut le constater sur un sceau mésopotamien en argile où l'on voit les Pléiades et la supernova.

 

Œuvres à vocation astronomique

 

Les alignements astronomiques de monuments anciens ne sont pas rares :

 

« Plus d'un site archéologique antique présente des preuves irréfutables d'un alignement avec des phénomènes tels les levers de Soleil aux solstices et équinoxes, les couchers de Lune aux maxima et minima de déclinaison et, parfois, avec les étoiles ou les planètes. L'archéoastronomie est l'étude scientifique de ces alignements. Il fallait tout d'abord placer un repère au centre du monument. Ensuite, pour trouver le nord géographique, on notait les points de lever et de coucher d'une étoile, puis on cherchait le point médian. Les points de lever et de coucher du Soleil aux solstices, ainsi que les maxima et minima de déclinaison de la Lune étaient, pense-t-on, localisés par une série de repérages au moyen de pieux, des points de lever et de coucher à l'horizon sur une période donnée. On dressait alors des marqueurs permanents pour indiquer certains points d'intersection. Avec le temps, la science du ciel dut permettre de bâtir un monument sans attendre les 18,6 ans d'un cycle lunaire complet ».

 

Il a souvent été affirmé que les mégalithes sont d’anciens observatoires. - 5000 ans le peuple de Nabta Playa a édifié le plus ancien mégalithe à vocation astronomique connu. Les recherches ont montré qu’il s’agissait d’un calendrier préhistorique marquant précisément le solstice d’été.

 

Stonehenge

 

Les mégalithes des Îles Britanniques font aussi l’objet de nombreuses études. En 1909, sir Norman Lockyer remarqua que le tumulus de Newgrange - 3200 en Irlande est orienté vers le solstice d'hiver. Pendant les années 1960, Alexander Thom fit des recherches approfondies sur ces mégalithes et publia un livre : Megalithic sites in Britain. Expliquant sa théorie sur les mégalithes, il montre également, statistiques à l’appui, que beaucoup de monuments en Grande-Bretagne sont orientés de manière à pouvoir être utilisés comme calendriers. Selon sa théorie très discutée, les monuments marquent des points de l’horizon où le Soleil, la Lune et les principales étoiles se lèvent à des moments particuliers de l’année (solstices d’été, d’hiver, les équinoxes).

 

Le cas de Stonehenge, dès - 3100, est encore discuté aujourd'hui. Comme d’autres mégalithes, il est aligné d’une façon particulière par rapport aux solstices : lever de soleil au solstice d'été, lever de lune au solstice d'hiver (maximum de déclinaison), lever de lune au solstice d'hiver (minimum de déclinaison), lever de soleil au solstice d'hiver, lever de lune au solstice d'été (maximum de déclinaison), coucher de lune au solstice d'hiver (minimum de déclinaison).

 

Le site mégalithique de site archéologique de Calçoene, situé dans la forêt amazonienne du Brésil, semble être un observatoire astronomique ressemblant étrangement à celui de Stonehenge.

 

Les Grandes Pyramides d’Égypte furent alignées sur les points cardinaux. Robert Bauval a fait remarquer que leur disposition rappelle celle des étoiles du Baudrier d’Orion : le conduit Sud de la Grande Pyramide fut aligné avec Zêta dans le Baudrier d'Orion.

 

L'helléniste Jean Richer a conduit une étude érudite extrêmement fouillée, étayée sur l'irrécusable témoignage des monuments (temples et sanctuaires) mais aussi sur celui des monnaies et des symboles d'une multitude d'éléments figurés, montrant, de façon indiscutable, la géographie sacrée du monde grec. Il constate que :

 

« Les Phéniciens, les Hittites, les anciens Grecs, les Étrusques, les Carthaginois et les Romains ont tissé un réseau de correspondances entre, d'une part, le ciel (et en particulier la course apparente du soleil dans le zodiaque) et d'autre part, la terre habitée par les hommes et les cités qu'ils édifient ».

 

Une carte de Grèce montre un alignement remarquable entre les trois lieux sacrés de Delphes, Athènes et Délos, ligne qui se prolonge jusqu'au sanctuaire de Camiros sur l'île de Rhodes. Habitués à se repérer sur les étoiles, les Anciens connaissaient bien ces alignements remarquables ; avec une roue zodiacale centrée sur Delphes, il semble établi que les Grecs aient voulu faire de leur pays la vivante image du ciel. Car les peuples qui adoptèrent le zodiaque chaldéen ou qui constituèrent, à son imitation, une série de douze signes, ont tous divisé leur pays en douze régions et en ont confié le gouvernement à douze chefs. Plusieurs textes de Platon dans les Lois et la République corroborent cette théorie de la division du pays en douze régions mises en relation avec les dieux du zodiaque.

 

Des alignements astronomiques ont été mentionnés par l'archéologue amateur anglais Alfred Watkins, un des pionniers de la géographie sacrée, qui avait découvert, en étudiant les sites sacrés de son terroir, le Herefordshire, qu'on pouvait aussi associer aux alignements astronomiques une grande variété de sites : églises, chapelles, calvaires, tumuli, carrefours antiques, arbres sacrés, sources … Ceci n'est pas réellement surprenant car de nombreux lieux de culte préchrétiens ont été christianisés par la suite mais les chrétiens n'ont pas fait que reprendre à leur compte les anciens lieux de culte néolithiques, celtes ou romains ; il semble bien qu'ils connaissaient et qu'ils ont perpétué la tradition d'implanter les lieux de culte en fonction de critères astronomiques.

 

On constate en effet que certains alignements datent de l'époque chrétienne : on peut par exemple trouver, à proximité de certaines églises, des chapelles qui se trouvent alignées sur le lever solaire de la fête du saint auquel l’église principale est dédiée. Les édifices eux-mêmes sont souvent orientés vers le lever solaire à une date précise. Dans la cathédrale de Chartres (XIIIe siècle), à midi, au solstice d'été, le Soleil traverse d'un rayon une portion de verre clair dans le vitrail consacré à Saint Apollinaire, dans la partie Ouest du transept Sud. On peut donc en conclure que cette tradition astronomique, qui remonte à la Préhistoire, s'est poursuivie à l'époque celtique, à la période gallo-romaine puis au Moyen Âge et même après.

 

Art rupestre et pariétal

L'archéoastronome Chantal Jègues-Wolkiewiez, en utilisant un clinomètre qui détermine la pente de la roche, et un compas de relèvement émet l'hypothèse que les gravures sur les roches de la vallée des Merveilles ou les peintures de 126 sur les 130 grottes ornées ou gravées (notamment la grotte de Lascaux) et abris sous roche qu'elle a examinées sont orientées en fonction des levers du soleil à l'équinoxe ou au solstice10. Néanmoins, cette interprétation est accueillie avec scepticisme par la communauté scientifique.

 

Certaines croyances liées aux constellations semblent très anciennes car largement répandues parmi les peuples autochtones du monde. La Grande Ourse serait ainsi liée au mythe d'une chasse cosmique depuis le Paléolithique supérieur au moins. Le proto-récit aurait pris la forme d'un cervidé poursuivi jusqu'au ciel par un chasseur, et s'y transformant en constellation.

 

Archéoastronomie et astroarchéologie

L'archéoastronomie ne doit pas être confondue avec l'astroarchéologie dont les buts sont ésotériques ou astrologiques ou ufologiques ; elle est d'ailleurs classée dans les pseudosciences. Néanmoins on peut parfois rencontrer dans des sites internet américains ou anglais le mot astroarchaeology pour désigner l'archéo-astronomie.

 

Selon Geoffrey Cornelius et Paul Devereux :

 

« Plus d'un site archéologique antique présente des preuves irréfutables d'un alignement avec des phénomènes tels les levers de Soleil aux solstices et équinoxes, les couchers de Lune aux maxima et minima de déclinaison et, parfois, avec les étoiles ou les planètes ».

 

Mésopotamie

 

Les premiers écrits connus concernant les astres remontent à 5 000 ans, sous la forme de tablettes d'argile sur lesquelles ont été consignés tous les relevés des mouvements planétaires observés par des prêtres érudits de Mésopotamie.

 

Ces observations auraient été faites dans un cadre religieux. Le mouvement des astres étaient perçu comme dépendant de la volonté divine ; les prêtres servaient de traducteurs. Leurs connaissances étaient celles d'initiés, les enseignements des temples étant tenus secrets.

 

L'astrologie fut longtemps le privilège des seuls souverains. La fonction de prêtre était liée à celle d'astrologue car, dans l'esprit des Babyloniens, des sacrifices ou des rites expiatoires pouvaient concilier les dieux. Le déterminisme astral pouvait, en principe, être contré, selon eux, par la magie.

 

Le fatalisme astral se développa tardivement, après la conquête de la Babylonie par le roi Perse Cyrus en - 539, ce qui amena la confrontation avec la doctrine de Zarathoustra, qui impliquait un destin individuel et non plus seulement collectif.

 

La croyance en la prédétermination du caractère et de la destinée ouvrit la voie à l'astrologie individuelle.

 

Bien que ne s'agissant pas à proprement parler d'horoscopes du grec horoskopos signifiant : qui regarde l'heure, car il n'y est pas encore question du degré du zodiaque qui se lève à l'horizon (physique), les plus anciens horoscopes connus proviennent de Babylone et datent de - 410.

 

L'historien W. E. Peuckert parle d'une première division du zodiaque en onze secteurs opérée par les Sumériens qui serait devenue une division en douze secteurs du fait des Babyloniens.

 

Selon Jean-Pierre Nicola, les premiers thèmes astraux individuels sont apparus lors du Ve siècle avant notre ère, avec une référence à douze signes. Ces douze signes sont énumérés dans un texte cunéiforme datant de 419 ; il s'agissait alors d'un zodiaque sidéral.

 

L'origine babylonienne et chaldéenne des zodiaques est mise en avant par Charles-Hippolyte de Paravey en 1821. Il étudiera les liens avec l'astrologie des Grecs, des Égyptiens et d'autres cultures.

 

 

Égypte antique

 

L'égyptologue Albert Slosman a proposé une interprétation singulière de l'astronomie-astrologie égyptienne.

 

Grèce antique

Hippocrate dit que nul ne peut exercer l'art médical sans connaitre l'astrologie.

Platon tient les astres pour vivants divins et éternels et les considère comme des dieux visibles.

 

Monde hellénistique

De Chaldée, l'astrologie se répand après les conquêtes d'Alexandre le Grand pendant l'époque hellénistique. Elle se diffusera en Grèce, en Égypte ptolémaïque et en Inde.

 

Dans son Histoire de l'astrologie, Wilhelm Knappich a écrit :

 

« Sous l'influence des philosophes et des mathématiciens grecs, la divination babylonienne qui avait jusque-là un caractère général devint l'astrologie individuelle hellénistique, création étrange se situant entre la religion astrale et la science, entre la spéculation métaphysique et l'expérience objective. Elle est parvenue jusqu'à nous avec ses contradictions et ses énigmes ».

 

Hipparque découvre la valeur de la précession des équinoxes. Le phénomène lui-même était déjà connu des Babyloniens.

 

Rome antique

Du Monde hellénistique, l'astrologie passe au Monde romain.

En Egypte romaine, en 140, l'alexandrin Claude Ptolémée écrit la première synthèse magistrale de l'astrologie occidentale, le Tetrabiblos. Il pose les principes de l'astrologie occidentale.

 

Ptolémée laïcise l'astrologie hellénistique, ne faisant pas référence aux dieux grecs dans son exposé, ce qui permettra sa large diffusion dans les mondes arabe et chrétien du Moyen Âge.

 

Compilateur plutôt que praticien, Ptolémée a cherché à bâtir un modèle rationnel d'astrologie basé sur la doctrine aristotélicienne (causaliste). Il a écarté les éléments qui le gênaient comme les maisons astrologiques qui ont une faible importance dans le Tetrabiblos Successeur d'Hipparque, Ptolémée remplace le zodiaque sidéral, qui prenait pour point de repère une étoile fixe (le zodiaque était structuré autour des quatre étoiles dites royales : Antarès, Aldébaran, Régulus et Fomalhaut) par le zodiaque tropical commençant au point vernal. D'autres l'avaient précédé dans cette démarche mais c'est Ptolémée, le Prince des astrologues, qui a influencé toute l'astrologie occidentale.

 

Vettius Valens, jugé plus représentatif des pratiques horoscopiques de l'époque, a accordé une grande place aux maisons dans son œuvre.

 

En Grèce, Claude Galien fera de l'astrologie l'un des fondements de la médecine, associée à la théorie des quatre éléments qui existait déjà auparavant.

 

Moyen Âge

En 447, comme toutes les pratiques divinatoires, l'astrologie est mise au ban de la société par l'Église lors du concile de Tolède :

 

« Si quelqu'un croit devoir ajouter foi à l'astrologie ou à la divination, qu'il soit anathème ».

 

Au XIIIe siècle, l'astrologie reste un sujet d'étude pour certains penseurs : Albert le Grand, vers 1200, maître de Thomas d'Aquin, est l'auteur d'un traité d'astrologie.

 

Thomas d'Aquin écrit dans sa Somme théologique :

 

« Échappent ensuite à la causalité des corps célestes les actes du libre arbitre, faculté de la volonté et de la raison. L'intellect en effet, ou la raison, n'est pas un corps, ni l'acte d'un organe corporel. La volonté, qui est la tendance correspondant à la raison, ne l'est donc pas davantage. Or, aucun corps ne peut impressionner une réalité incorporelle. Il est donc impossible que les corps célestes fassent directement impression sur l'intelligence et la volonté, car ce serait admettre que l'intelligence ne diffère pas du sens : ce qu'Aristote attribue à ceux qui soutenaient que la volonté des hommes est modifiée par le père des hommes et des dieux, c'est-à-dire le soleil ou le ciel. Les corps célestes ne peuvent donc être directement causes des opérations du libre arbitre ».

 

Par ailleurs, il précise dans une lettre à Réginald de Piperno :

 

« Loin de nous laisser impressionner par le déterminisme et par la fatalité que propagent les astrologues (même sans le vouloir), libérons-nous, et diminuons les astres. Qu'ils nous éclairent et nous aident, mais sans toucher notre pleine responsabilité et liberté ».

 

Au XIVe siècle, plusieurs monarques européens s'y intéressent :

  • L'empereur germanique Charles IV ;
  • Le roi de France Charles V qui fonde à Paris un collège d'astrologues ;

Au XVe siècle, le roi de France Louis XI consultait ses astrologues en toutes circonstances.

Aux XVe et XVIe siècles, en Roumanie, le monastère orthodoxe Voroneţ construit en 1488 possède une fresque de style byzantin représentant le Jugement dernier.

 

On y voit : à gauche, le Paradis avec les saints et l'Arbre de la Vie ; à droite, les enfers avec des démons et le feu qui descend dans les abysses.

 

En haut, l'image du Christ est entourée, à droite et à gauche, par les signes du zodiaque.

 

Le Jugement dernier fresque du monastère Voroneţ en Roumanie

En haut l'image du Christ est entourée - à droite et à gauche par les signes du zodiaque

Le Soleil régit le Lion la Lune le Cancer

Château Rocca Borromeo di Angera (Province de Varèse)

Salle de la Justice

Fresque illustrant l'Été

Saturne régit le Capricorne et le Verseau

Château Rocca Borromeo di Angera (Province de Varèse)

Salle de la Justice

Fresque illustrant l'Hiver

 

Renaissance

Au XVIe siècle, l'empereur germanique Charles Quint s'intéresse à l'astrologie et prescrit l’enseignement de cette discipline.

 

Au XVIe siècle, Catherine de Médicis fait élever, dans son hôtel (Hôtel de Soissons), une colonne qui aurait pu servir à consulter les astres.

 

Elle rencontra le célèbre Nostradamus et eut plusieurs astrologues personnels, dont le nommé Côme Ruggieri.

 

Au XVIIe siècle, le roi de France Louis XIII fut surnommé le Juste parce qu’il était né sous le signe de la Balance.

 

Elle fut à l’honneur à Rome sous les papes Sixte IV, Jules II, Léon X et Paul III.

 

Le judaïsme pour sa part, en dépit de mises en garde dans le Talmud à propos du Mazal ; terme qui désigne les constellations ; fait largement appel, au Moyen Âge, à l'astrologie pour ses commentaires de la Bible, notamment chez Abraham ibn Ezra, par ailleurs auteur de traités d'astrologie qui seront traduits en ancien français et en latin44. Mais l'influence de Moïse Maïmonide marquera durablement le judaïsme moderne par son rejet de l'astrologie avec sa Lettre aux Juifs de Provence et son Épître au Yémen, où l'on dénonce l'incapacité des astrologues de Pharaon et de Nabuchodonosor II de prévoir leur future débâcle.

 

L'invention de l'imprimerie, vers 1450 permit la diffusion d'éphémérides et d'almanachs. Les éphémérides imprimées favorisèrent la précision de plusieurs techniques prévisionnelles, au rang desquelles on compte les progressions et révolutions solaires.

 

 

Astrologie et géomancie

 

Tableau pour servir à l'étude de l'astrologie et de la géomancie (Mage Edmond)

 

Certains géomanciens ont été influencés par l'astrologie. Au XIXe siècle, le mage Edmond semble les associer.

 

Héliocentrisme et remise en question de l'astrologie

À la Renaissance, la découverte de l'héliocentrisme du système solaire vient mettre à mal, selon certains, l'anthropocentrisme de l’astrologie : Pic de la Mirandole ; dont les arguments seront repris par le religieux Jérôme Savonarole l'a condamnée. Des astronomes comme Galilée, Kepler, Tycho Brahe et Cassini ; premier directeur de l'Observatoire de Paris ; ont eu des positions plus nuancées.

 

Galilée (1564-1642)

Galilée ne doutait aucunement de la valeur de l'astrologie, bien au contraire : cela lui valut ses premiers ennuis avec l'Inquisition.

 

Depuis le Moyen Âge, et Thomas d'Aquin en particulier, il s'exerçait une lutte d'influence au sujet des événements célestes : Roger Bacon, père de l'empirisme moderne, en aurait été une des premières victimes, puisqu'il aurait été emprisonné pour avoir osé affirmer que la naissance de Jésus de Nazareth était sous l'influence d'une grande conjonction (conjonction Jupiter-Saturne).

 

Le clergé surveillait ces astrologues qui, au cours de leurs prédictions, tendraient à franchir la limite qui sépare l'astrologie et la théologie, et remplaceraient la grâce de Dieu par le déterminisme des astres. Galilée, dont on a conservé notamment le thème et celui d'une de ses filles, voyait les planètes comme d'importants facteurs causaux dans le développement de la personnalité, sans toutefois être aussi déterministe que ses accusateurs le prétendaient. En effet, en 1604, un de ses domestiques, Signor Silverstro, l'aurait dénoncé aux autorités entre autres pour avoir professé une doctrine du fatalisme astral, pour (haver ragionato che le stelle, i pianeti at gl'influssi celestine necessitino. « avoir raisonné que les étoiles, les planètes et les influences célestes déterminaient (les événements) », accusation de la plus grande gravité pour l'Inquisition.

 

Loin de se rétracter lors de la publication du texte fondateur de l'astronomie moderne, le Sidereus nuncius, où il décrit le comportement des corps gravitant autour de Jupiter, il récidive, en appelant, comme il le fera lors de sa confrontation avec Bellarmin, à l'observation plutôt qu'à la théorie, à la persuasion des non-scientifiques plutôt qu'aux argumentations avec les tenants des dogmes établis.

 

« Alors, qui ne sait pas que la clémence, la bonté du cœur, la douceur des mœurs, la splendeur de sang royal, la noblesse dans les fonctions publiques, une vaste étendue d'influence et de pouvoir sur les autres, qui ont tous fixé leur demeure commune et siègent en votre Altesse ; qui, Dis-je, ne sait pas que ces qualités, en fonction de la providence de Dieu, de qui toutes les bonnes choses viennent, émanent de l'étoile la plus bénigne, de Jupiter, une émanation relayée par l'ascendant de son Altesse : Jupiter, Jupiter, dis-je, au moment de la naissance de Votre Altesse avait déjà passé la lenteur des vapeurs ternes de l'horizon et occupait le Milieu du Ciel, à partir de quoi il éclairait l'angle de l'Est ... ».

 

angle de l'Est qui était régi par Jupiter puisque le monarque avait le Sagittaire à l'ascendant, comme le souligne Galilée.

 

Dès lors, il peut paraître étonnant que Galilée, tout comme Képler, aient entretenu des doutes sur la place véritable de l'astrologie au sein de la science. Tandis que Képler voyait dans la bonne astrologie une indication de tendances générales, et surtout une branche fondamentale de la philosophie, Galilée exprimait son étonnement devant le déterminisme astral absolu d'un Morin de Villefranche, mathématicien à Paris :

 

« Je suis étonné que Morin tienne en une estime extrêmement élevée l'astrologie judiciaire [l'astrologie prédictive] et sa conviction que ses conjectures (qui me semblent incertaines, sinon très incertaines) puissent établir la certitude de l'astrologie, et ce serait vraiment une chose merveilleuse si ; comme il le promet ; il pouvait, rusé comme il est, placer l'astrologie à la plus haute position des sciences de l'homme, et je vais attendre avec beaucoup de curiosité de voir cette innovation merveilleuse ».

 

Johannes Kepler (1571-1630)

Dans la préface de ses Tables rudolphines, Kepler fait observer que l'astrologie, toute folle qu'elle est, est la fille d'une mère sage, et que la fille folle est indispensable pour soutenir et faire vivre sa mère.

 

Ce commentaire sera interprété par Voltaire, dans son Traité sur la tolérance, de manière restrictive :

 

« La superstition est à la religion ce que l’astrologie est à l’astronomie, la fille très folle d’une mère très sage ».

 

La citation de Kepler a été souvent déformée pour soutenir la thèse que les grands esprits de la Renaissance comme Galilée, Cassini ou Kepler n'étaient astrologues que par contrainte, pour avoir les moyens de s'adonner à la véritable science :

 

« Souvent les travaux astrologiques de Kepler et Tycho Brahe sont invoqués par les défenseurs de cette pseudo-science. Kepler est pourtant très clair sur sa valeur et justifie sans ambiguïté la pratique des prédictions en disant que la vénale astrologie permettrait à l'astronomie de vivre ».

 

Elle ne visait pourtant que l'astrologie populaire, tant décriée pour ses excès et superstitions :

 

« La philosophie, et par conséquent l'astrologie authentique, témoigne de l'œuvre de Dieu et est donc sacrée. Ce n'est en aucune manière une chose frivole. Pour ma part, je ne souhaite pas la déshonorer ».

 

Dans le titre d'un manifeste adressé aux intellectuels de son temps, Kepler leur demande d'écouter, dans cette controverse sur l'astrologie, une troisième voix, d'où son titre abrégé, Tertius Interviens (Warnung an etliche Gegner der astrologie das Kind nicht mit dem Bade auszuschütten « avertissement aux adversaires de l'astrologie afin qu'ils ne jettent pas le bébé avec l'eau du bain ».

 

La première (celle des médecins, philosophes et théologiens) ordonne d'abandonner l'astrologie, qui ne serait qu'une superstition la fille folle de l'astronomie. La seconde, celle des astrologues populaires, voudrait la conserver, avec toutes ses superstitions.

 

« J'ai souvent exprimé combien il était mal avisé de rejeter une chose complètement à cause de ses imperfections; par ce procédé, même la science médicale n'aurait été épargnée [...] Un nombre modeste de prédictions d'événements de nature générales effectuées au moyen de la prédiction des mouvements célestes sont bien fondées dans notre expérience ».

 

 

Isaac Newton (1642-1727)

Newton étudie l'astrologie pour voir ce qu'il y a de vrai. Pour des raisons religieuses, il s'opposait à l'astrologie judiciaire mais ne contestait pas pour autant un lien astrologique entre les astres et les affaires humaines.

 

Dans sa Chronology of Ancient Kingdoms, Amended (Chronologie des anciens royaumes, amendée), il décrit comment l'astrologie serait née de sa mère, l'astronomie : « After the study of astronomy was set on foot for use of navigation [...] and Nechepsos (sic) or Nicepsos (sic) King of Sais, by the assistance of Petosiris a Priest of Egypt, invented Astrology, grounding it upon the aspects of the Planets, and the qualities of the men and women to whom they were dedicated [...] ».

 

Les premières tables lunaires calculées d'après la théorie de Newton auraient été d'abord destinées aux observations des astrologues.

 

Époque moderne

En France, lors de la création, en 1666, de l'Académie des Sciences et sous la pression des jésuites, Colbert exclura l'astrologie des disciplines officiellement reconnues.

 

Le poste d'astrologue royal est supprimé à cette époque.

 

Un Essai de justification de l'astrologie judiciaire en 1696, ne sera jamais publié.

 

En Angleterre, elle ne sera rayée des disciplines académiques qu'un siècle plus tard.

 

Jean de La Fontaine s'inspire d'une fable d'Ésope pour sa fable L'Astrologue qui se laisse tomber dans un puits (Livre II, Fable 13).

 

L'astrologie est considérée par les penseurs des Lumières comme l'exemple archétypal de la superstition, de la croyance dans des forces occultes et supérieures. Pour eux, combattre l'astrologie semble relever d'un engagement politique en faveur de la laïcité et du rationalisme et du combat contre l'obscurantisme.

 

Cependant, leurs arguments critiques contre l'astrologie paraissent plus rhétoriques que logiques :

  • « La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage. » (Voltaire).
  • « Aujourd'hui, le nom d'astrologue est devenu si ridicule qu'à peine le bas peuple ajoute-t-il quelque foi aux prédictions des almanachs ». (Encyclopédie de Diderot, article sur l'astrologie).

Dans la toute fin du XVIIIe siècle, époque du rationalisme triomphant, le divorce entre l'astronomie et l'astrologie est finalement prononcé. Le XIXe siècle est scientiste.

  • En France, l'astrologie se cantonne désormais à des milieux ésotérico-clandestins (spiritisme, kabbale, théosophie, etc.).
  • En Grande-Bretagne, son statut évolue avec le théosophe Alan Leo qui en fait plus un outil d'analyse caractérologique qu'un moyen de prédiction. Il soutient que Le caractère fait le destin.

À partir de 1920, l'astrologie se popularise à nouveau. Elle réapparaît dans des almanachs, magazines, puis émissions radiophoniques.

 

Dans les années 1960, l'astrologie trouve sa place dans le mouvement New Age. Ses nouvelles versions savantes affirment intégrer les valeurs symboliques des planètes orbitant au-delà de Saturne et des astéroïdes ainsi que de nouvelles théories, comme l'astrologie statistique.

 

Par ailleurs, à la suite de la naissance de la mécanique quantique développée au début du XXe siècle, les astrologues, qui se targuent de science, revendiquent la remise en cause du principe de séparabilité. En effet, alors que selon la science classique, l'observateur est distinct de la chose observée, l'astrologie considère que l'homme est dans l'Infini et que l'Infini est extérieur à l'homme mais aussi que l'Infini est en l'homme65, ce qui fonde une logique astrologique bien distincte de la Logique d'Aristote.

 

Astrologie arabe

En 529, l'empereur Justinien fait fermer les écoles de philosophie d'Athènes. Les érudits de l'époque, les maîtres du néo-platonisme, se réfugièrent à Gundishapur chez les Sassanides de Perse. L'astronomie, la médecine, la philosophie, etc. se développèrent intensément dans cette académie de Gundishapur où confluèrent des érudits de tous bords.

 

Les musulmans s'emparèrent de Gundishapur et cette école eut une grande influence sur le développement de la civilisation arabo-musulmane.

 

L'astrologie arabe s'est développée grâce à l'afflux des érudits perses, syriens, juifs, etc. qui, à partir de 850 affluèrent vers les nouveaux centres intellectuels créés par les califes.

 

Le juif Mashallah, par exemple, vécut à la cour d'Al Mansur. Il fut l'auteur d'une vingtaine de traités d'astrologie.

 

À la demande des califes, les auteurs de l'Antiquité, notamment Aristote, furent traduits en arabe, souvent depuis le persan ou le syriaque. Vers 850, Alkindi, originaire de Bassorah, traduisit de nombreux textes en arabe, dont ceux d'Aristote. Il écrivit aussi plus de 200 traités sur de nombreux sujets, dont l'astronomie. Une de ses contributions la plus importante fut sa doctrine des conjonctions entre les planètes et leur influence sur les phénomènes naturels et sur les impulsions donnant naissance aux grands événements historiques.

 

Son disciple, Albumasar fut un astrologue de Bagdad qui propagea les idées d'Al-Kindi dans son Liber magnarum coniunctionum, lequel eut une forte influence sur l'astrologie du Moyen Âge.

 

Un autre astrologue important fut Thébit. Il était Sabéen, originaire d'Harran où il recueillit les connaissances astrologiques mésopotamiennes qui vinrent enrichir les connaissances arabo-musulmanes.

 

Il vécut à Bagdad et devint l'astrologue du calife. Il enseignait notamment que chaque planète possédait un daemon, c'est-à-dire un esprit ou une intelligence qui la guidait.

 

Aux XIVe et XVe siècles, le Kitab al-Bulhan est rédigé.

 

Les astrologues arabes étaient très friands des parts dites arabes, dont est restée la part de fortune.

 

À la suite de l'occupation de l'Espagne par les Maures, l'intérêt pour l'astrologie revient en Occident au Moyen Âge.

Pierre A. Riffard date le début de l'astrologie occidentale de 1135 avec la traduction de l'arabe à Tolède.

 

Principes

 

L'astrologie et le thème astrologique se basent sur trois séries :

  1. Celle des sept errantes d'origine (visibles à l'œil nu) : Soleil et Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne. L'astrologie étant géocentrique, la Terre est au centre du diagramme. Ont été ajoutés, à partir du XIXe siècle, les planètes Uranus et Neptune, puis Pluton (devenue planète naine en 2006). Certains ont de même ajouté les autres planètes naines, voire les astéroïdes et les comètes.
  2. Celle des douze signes (constellation zodiacales) (ou treize pour certains).
  3. Celle des douze maisons.

Tous ces éléments ont leur symbolique propre.

 

Le but de l'astrologie est de valider l'hypothèse que ces éléments sont en relation les uns avec les autres, et que leurs dispositions sont en rapport avec les faits terrestres.

 

Seules les planètes sont concrètes. Les constellations ne sont que des formes arbitraires vues de la Terre. Dans la réalité, elles sont composées d'étoiles qui ne sont pas dans la même région galactique. Quant aux maisons, elles n'ont aucune existence réelle.

 

La précession des équinoxes et l'ayanamsa

 

L'écart entre les positions (constellations, signes, planètes, etc.) utilisées par certains astrologues est d'environ 24 degrés par rapport aux positions que l'on peut voir en regardant le ciel. En pratique (astrologie tropicale), ceux qui pensent être dans un signe (position du soleil) rétrogradent dans le signe précédent s'ils appartiennent aux 24 premiers degrés (sur 30) ; seuls ceux qui sont dans les 6 derniers degrés restent dans le même signe, mais passent dans le premier décan.

 

Ce décalage est l'argument principal mis en avant par Georges Charpak et Henri Broch dans leur livre Devenez sorciers, devenez savants contre l'astrologie contemporaine.

 

L'astrologie sidérale intègre l'ayanamsa et considère que le zodiaque est lié aux constellations visibles. La plupart des habitants de l'Inde ont recours à une astrologie sidérale (astrologie jyotish).

 

L'astrologie tropicale n'intègre pas le décalage de l'ayanamsa et place son premier signe (le Bélier) à l'équinoxe de printemps (21 mars), appelé point vernal. l'astrologie populaire (horoscopes des journaux occidentaux) est basée sur l'astrologie tropicale.

 

 

 

Les sept astres d'origine

Ce sont les sept astres visibles à l'œil nu : Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.

 

Les autres planètes

Aux XIXe et XXe siècles, ont été ajouté les planètes Uranus et Neptune, ainsi que Pluton (rétrogradée par les astronomes au rang de planète naine en 2006).

 

Autres corps célestes

Certains astrologues ont inclus dans leur thèmes d'autres corps célestes découverts aux XXe et XXIe siècles ; voir, entre autres, (2060) Chiron en 1977, Sedna en 2003, Éris en 2005, etc. Certains mentionnent les astéroïdes, d'autres y ajoutent les comètes.

 

Influence des planètes

L'argument d'une influence gravitationnelle a parfois été avancé pour justifier l'existence d'une action à distance et, de ce fait, certains astrologues font des calculs astrologiques sur une base héliocentrique, ce qui pourrait sembler cohérent avec l'explication d'une influence gravitationnelle des configurations planétaires sur l'activité solaire.

 

 

Les douze signes

Les constellations et les astérismes sont des regroupements d'étoiles fixes que l'on a assimilé à des formes particulières. Des légendes y ont été associées.

 

Douze constellations particulières, situées sur l'écliptique, ont servi de base aux douze signes.

 

Le soleil semble se déplacer dans les douze constellations de l'écliptique, le zodiaque.

 

Ce système est utilisé par la majorité des astrologues occidentaux à la suite de Claude Ptolémée.

 

La série des signes commence au point vernal (équinoxe de printemps)

A cause de l'ayanamsa, ils n'ont plus de rapport avec les constellations astronomiques portant le même nom.

 

L'astrologie commune, dite tropicale les considère comme des espaces abstraits.

 

L'astrologie tropicale soutient que les influences sont le fait des planètes et non des étoiles (qui sont à des années-lumière de nous). Elle ne s'intéresse qu'à des corps appartenant au système solaire et à leurs déplacements par rapport au zodiaque qui est délimité par les axes des solstices et des équinoxes.

 

L'astrologie sidérale, popularisée en Occident dans les années 1940, considère que les étoiles ont une influence.

 

Douze signes pour treize constellations officielles

La constellation du Serpentaire (Ophiuchus) située entre celles du Scorpion et du Sagittaire n'a été officialisée qu'en 1930 par les astronomes de l'Union Astronomique Internationale lors de la délimitation des 88 constellations officielles ; auparavant ces limites variaient d'un atlas astronomique à l'autre, voire d'une tradition à l'autre.

 

Certains astrologues modernes ont donc ajouté le Serpentaire (astrologie) dans leurs travaux. Personnellement je trouve cela absurde et ne le pratique pas.

 

Problème des saisons

Le symbolisme des signes astrologiques est lié à la saison prévalente dans l'hémisphère nord : le Bélier est le signe du printemps, le Capricorne est le signe de l'hiver, etc.).

 

Cependant, dans l'hémisphère sud, les saisons sont inversées, ce qui n'est pas sans poser un problème quant à la validité du modèle astrologique.

  • Les partisans de l'astrologie sidérale trouvent là un argument pour défendre leur cause.
  • Les partisans de l'astrologie tropicale, résolvent ce problème en disant que chaque signe a un signe opposé qui lui est complémentaire dans sa façon principale d'aborder l'existence, d'où la nécessité de travailler non pas par signe mais par axes de deux signes opposés et complémentaires.